Les chants des supporters du Paris Saint-Germain résonnent avec une intensité unique, créant une atmosphère enivrante dans les stades. Au-delà des cris de joie, ces mélodies entraînantes révèlent des paroles secrètes, des émotions brutes et une passion inébranlable. Ces hymnes vibrants unissent les cœurs des Parisiens, tissant les liens d’une identité collective et d’un amour indéfectible pour le club.
Une identité sonore : plus qu'un simple soutien
Les chants des supporters du Paris Saint-Germain sont bien plus que de simples mélodies. Ils sont le reflet d’une passion dévorante et d’une identité qui transcende les frontières du sport. Ces chants, qui unissent les cœurs des Parisiens, racontent bien plus qu’une simple affiliation à une équipe ; ils tissent les liens d’une identité collective et d’un amour indéfectible pour le club.
Lorsque l’on parle des chants du PSG, une phrase emblématique résonne dans l’esprit des fans : « Allez Paris, Allez Paris, où tu es nous sommes là ». Cette déclaration d’amour inconditionnel est bien plus qu’un simple refrain. Elle symbolise l’engagement des supporters, leur promesse de toujours être présents, quelles que soient les circonstances. Les mots « Où tu es nous sommes là, Tu ne seras jamais seule » symbolisent un lien indéfectible entre l’équipe et ses fans.
Paroles secrètes : des trésors d'émotions
Avez-vous déjà entendu parler des chants secrets qui émanent des tribunes du Parc des Princes ? Ces paroles presque mystiques sont des trésors d’émotions que seuls les vrais fans connaissent. Le chant « Cet amour qu’on a pour toi, qui ne cessera jamais » rappelle l’histoire d’un amour inébranlable, celui des supporters envers leur équipe. C’est un chant qui, bien que simple, renferme des histoires de victoires et de défaites, de joie et de peine. Les paroles des chants ne sont pas seulement des slogans ; elles racontent des histoires, évoquent des souvenirs et transmettent des sentiments profonds. Un autre aspect fascinant des chants des supporters est leur capacité à créer une communauté. Lorsqu’un groupe de fans scande ensemble, cela crée une synchronicité incroyable qui peut s’entendre bien au-delà des gradins.
L'art du chambrage : une ambiance électrique
Au-delà du soutien, les chants des supporters du PSG sont aussi un art du chambrage. Ils s’en servent pour créer une ambiance électrisante dans le stade, mais aussi pour mettre la pression sur les équipes adverses. Des phrases comme « Alors fais nous savoir pour quelle équipe tu es » incitent les autres à afficher leur fierté, tout en solidifiant l’identité parisienne. Des refrains taquins peuvent faire rire, mais aussi créer une ambiance de compétition amicale.L’échange suivant résonne régulièrement dans les travées du Parc, comme un message adressé aux marseillais : « Nous nous sommes du PSG, c’est notre plus grande fierté, Marseille c’est des e--s, c’est leur plus grande qualité, quand notre équipe va marquer, tout le stade va s’enflammer, du virage va s’élever, la chanson du PSG… La, la, la la la la la La, la, la la la la la. La la, la la, la la la la la La, la, la la la la la. Nous sommes l’armée du PSG, rien ne pourra nous arrêter, Et l’OM c’est des -, les Ultras des e--s, tous ensemble pour la victoire il faut chanter. La grande qualité des marseillais est souvent saluée par les fans parisiens. Cet ennemi que l’on adore détester.
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Le Virage Auteuil : un cœur vibrant
Le virage Auteuil est réputé pour ses chants enflammés. Chaque match, les supporters transforment le stade en une véritable fan zone où chaque voix compte. Des chants tels que « Écoutez chanter, écoutez chanter, écoutez chanter les Parisiens » ne se contentent pas d’encourager l’équipe, ils rassemblent également tous les fans, quel que soit leur passé ou leur histoire personnelle. Chaque chant des supporters est un partage d’émotions. Des paroles comme « Oh pour toi Paris » attirent l’attention sur l’amour indéfectible que les fans portent à leur club. Ces mots résonnent au-delà des murs du stade, atteignant le cœur de ceux qui les chantent. Ils transmettent le sentiment que, peu importe les défis rencontrés, l’amour pour le PSG restera toujours intact.
Évolution et héritage : une tradition vivante
Depuis des décennies, les chants des supporters du PSG ont évolué, mais leur essence demeure la même. Chaque génération a ajouté sa touche, empreinte de son époque. Des mélodies traditionnelles aux nouvelles créations, les supporters continuent d’innover tout en honorant les classiques. Ensemble, ils créent une richesse culturelle unique qui témoigne de l’héritage du PSG.
Exemples de chants emblématiques
- « Qui sommes-nous ? Les gens veulent le savoir ! Qui sommes-nous ? Nous sommes supporters du PSG, rien ne pourra nous arrêter, Rouge et Bleu les couleurs de notre cœur, Allez Paris gagne pour nous les ultras, lo lo lo, lo lo lo, lo lo lo lo… »
- « Oh mamma mamma mamma, oh mamma mamma mamma, sais-tu, pourquoi, mon cœur bat Rouge et Bleu ? J’ai vu jouer Paris, j ai vu gagner Paris, et c’est, pourquoi, mon cœur bat Rouge et Bleu !! »
- « Oui c’est toi l’amour de ma vie, tu es mon amour infini, partout où tu iras, je serai toujours là, car mon cœur ne bat que pour toi Paris !! »
- « Depuis de longues années, on marche à tes cotés, c’est du Rouge et du Bleu qui coulent dans nos veines, alors pour toujours, jusqu’au dernier jour, PSG, nous sommes tes soldats, ta fidèle armée, oho, oho, ohooooo, ohooooo… »
- « Oh Parisiens, oh Parisiens, oh Parisiens allez allez, oh Parisiens, allez, oh Parisiens [clap clap] allez allez [clap clap] oh Parisiens, allez allez, lo lo lo looo, lo lo lo looo, lo lo lo, lo lo lo, lo, lo, lo, lo, Oh Parisiens [clap clap] allez allez [clap clap] Oh Parisiens, allez allez. »
- « Ensemble nous sommes invincibles, unis par la même passion, de notre virage terrible, s’élèvent en chœur nos chansons, en Rouge et Bleu allez, en Rouge et Bleu allez, en Rouge et Bleu allez, en Rouge et Bleu allez. »
- « Nous n’irons jamais à Saint-Denis, c’est au Parc que l’histoire s’écrit, nous sommes Rouge et Bleu pour la vie, notre amour s’appelle Paris, en Rouge et Bleu allez… »
- « Allez Paris SG, vous êtes notre fierté, vous allez enflammer, ce stade de légende, et du Virage Auteuil, s’élèvera en chœur, d’une voix phénoménale, cette chanson capitale, La, la, la, la, la la, la, la, la, la, la la… »
- « Un seul club dans notre coeur, Paris SG c’est notre honneur. Partout où il va, nous le suivons. Rien n’arrêtera notre passion. Nous sommes les ultras de la capitale, et notre ferveur est inébranlable, Allez Paris, Paris SG, Allez Paris, Paris SG, Allez Paris, Paris SG, Allez Paris, Paris SG ».
- « Et on supporte Paris, seulement Paris SG, dans le malheur ou dans la gloire, fidèles à nos couleurs. »
- « Oba kaka bona ! Boya tata yéyé ! Boya tata yo ! Boya tata yéhé ! Yéyéyé yéyéyé yéyéyé yéyéyééééé. Si vous voulez gagner, jouez comme des guerriers, faîtes les trembler, soyez sans pitié ! Yéyéyé, yéyéyé, yéyéyé, yéyéyé… ».
- « Ce soir, nous allons chanter, la victoire, la victoire, ce soir, nous allons chanter la victoire du PSG ohé. Ça c’est Paris !! ».
- « Et elle est où, et elle est où, et elle est où la Coupe d’Europe ? Et elle est où, et elle est où, et elle est où la Coupe d’Europe ? Et elle est où, et elle est où, et elle est où la Coupe d’Europe ? A Paris à Paris à Paris, à Paris à Paris à Paris, à Paris à Paris à Paris, oh, à Paris !!! ».
- « Allez allez, le PSG allez, ne jamais rien lâcher, toujours encourager, le PSG allez ».
- « Pour Paris Saint-Germain, je ferai n’importe quoi, pour Paris, Saint-Germain, lo lo lo lo, lo lo lo lo, lo lo lo lo, pour Paris, Saint-Germain. »
- « Et Rouge et Bleu Paris SG, allez allez allez, et tous ensemble on va chanter, allez allez allez, Allez Paris, allez Paris, allez Paris Paris Paris, Allez Paris, allez Paris, allez Paris Paris Paris. Eeeeetttt Rouge et Bleu Paris SG, allez allez allez… »
- « Lo lo, lo lo lo lo, lo lo, lo lo lo lo, lo lo, lo lo lo lo lo, lo lo lo, lo lo lo, lo lo… »
- « Allez Paris Saint-Germain, allez ! Allez, allez ! Allez, allez ! Allez Paris Saint-Germain, allez ! Allez, allez ! Allez, allez ! Lo, lolo lolo, lolo lolo, lolo lolo, Allez Paris Saint-Germain, allez ! Allez, allez ! Allez, allez. ».
- « Allez Paris Saint-Germain, allez Paris Saint-Germain, Allez Paris Saint-Germain, allez Paris Saint-Germain ! »
- « La, la, la, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la, la, la - La, la, la, la, la, la…. ».
- « Allez Paris SG, ohé ! Allez Paris SG, oho oh ! Allez Paris SG, allez Paris SG, allez Paris SG, oho oh ! ».
- « Po po lo po po, Po po lo po po, Po po lo po po, Po po lo po po. Po po lo po po, Po po lo po po, Po po lo po po, Po po lo po po,…
- « Capitaine Raí, tu n’es pas, de notre galaxie, mais du fond de la nuit, Capitaine Raí, La, la la la la la la la, la la la la la la la, Capitaine Raí !! ».
- « C’est le plus beau des magiciens, c’est le plus grand des techniciens, c’est le plus beau des Brésiliens, c’est le plus grand des Parisiens. Raí, Raí »
- « Italien et Parisien, le talent d’un magicien, Marco Verratti. »
- « Il est libre Bernard, y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler !! ».
- « Oh Alain Roche, j’aime tes cheveux, oh Alain Roche, j’aime tes cheveux. »
- « N’oublie jamais, ce grand joueur, au si grand cœur, cet immense défenseur qui ne craint pas la peur, Magique Alain Roche, magique Alain Roche, Oh oh oh … »
- « David est magnifique, enflamme tout Paris, il va de ville en ville, transmettre son génie. David est magnifique… ».
- « Nous serons Champions de France, car nous sommes les plus forts, nous serons Champions de France, face aux enfants du Vieux Ports… Marseille, Marseille, on t’e--e !!! »
- « Paris S-G, tous ensemble on chantera, cet amour qu’on a pour toi, qui ne cessera jamais. Après tant d’années, de galère et de combat, Oh pour toi Paris S-G, on va se casser la voix, Oh oh oh oh, Oh oh oh oh, Oh oh oh oh, Oh oh oh oh.
Le conflit autour du slogan "Ici c'est Paris"
Le Paris-SG est en guerre contre ses supporteurs historiques, ceux d'avant la mise au pas des tribunes. Et ça fait six ans que ça dure. Au minimum. Robin Leproux, dernier président avant le rachat par les Qataris, avait lancé un plan de «pacification» des travées du Parc - indispensable pour vendre le club - après que des supporteurs du Virage Auteuil avaient été attaqués par plusieurs centaines de membres du Kop of Boulogne le 28 février 2010, entraînant la mort d'un homme parmi ces derniers, le deuxième en quelques années.
Depuis, les anciennes associations ultras ont été dissoutes ou se sont autodissoutes et leurs membres sont désormais interdits d'entrer dans les stades sans que, souvent, un jugement ne soit prononcé. Au Parc des princes, le règlement intérieur est si drastique que se lever ou fumer une cigarette peut valoir une expulsion manu militari. C'est dans ce contexte que l'association Défense des droits des supporteurs, représentant des membres des anciennes associations du Virage Auteuil, assigne le PSG en justice pour avoir commercialisé le slogan «Ici, c'est Paris», déposé par les Supras Auteuil il y a presque dix ans.
Ce chant, toute personne ayant fréquenté le Parc des princes depuis le début des années 2000 l'a entendu et sûrement chanté. C'est un repère identitaire pour tous les supporteurs du club francilien, et même, au-delà, «pour tous les Parisiens», selon l'avocat de l'association, Jean Aittouares. Cette phrase est reprise dans des chansons de rap ou des manifestations n'ayant rien à voir avec le foot, par exemple. Et ce slogan est déposé depuis 2008 à l'Inpi par les Supras Auteuil, un groupe de supporteurs créé en 1991.
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«On avait subi une tentative de racket de la part d'un petit malin qui voulait nous réclamer de l'argent pour des slogans que nous, les supporteurs, utilisions, explique Christophe Uldry, président de l'association et ancien membre des Supras Auteuil. Pour éviter ça, on a déposé trois choses : Ici c'est Paris, Virage Auteuil et Supras Auteuil, des marqueurs forts pour la culture des supporteurs du PSG. Pas pour en faire l'argent, car on laissait bien évidemment les autres fans utiliser ces noms, mais juste pour éviter qu'un tiers en fasse quelque chose de commercial.»
L'an dernier, le cabinet d'avocats du PSG envoie un courrier proposant à Défense des droits des supporteurs de racheter la marque pour 2 000 euros et «menaçant, si on refusait, de déchéance de marque. On a répondu qu'ils pouvaient exploiter la marque s'ils le voulaient mais pas de manière exclusive. Ce chant n'appartient pas au PSG mais à tous les supporteurs. Mais le club n'a jamais essayé de nous contacter. Son cabinet d'avocats oui, en nous proposant 10 000 euros mais en maintenant cette exclusivité. On a évidemment refusé et ils nous ont assignés [le 11 décembre, ndlr] pour déchéance de marque.»
Le PSG s'appuie sur l'article L714-5 du code de la propriété intellectuelle : «Encourt la déchéance de ses droits le propriétaire de la marque qui, sans justes motifs, n'en a pas fait un usage sérieux, pour les produits et services visés dans l'enregistrement, pendant une période ininterrompue de cinq ans.»
Mais le PSG est pris a son propre piège. Car, en assignant Défense des droits des supporteurs pour déchéance de marque, il reconnaît de fait qu'elle appartenait à cette dernière auparavant. Il poursuit : «Ça ne nous posait pas de problème avant parce que ce chant fait partie de la culture supporteure. Mais on ne voulait aucun monopole sur cette marque. Si à l'issue de cette procédure, l'association, qui demande 60 000 euros, touche de l'argent, ça ira sûrement à des associations caritatives. Notre but avec cette assignation est surtout d'éviter l'appropriation.»
Une politique générale du club qui ne s'arrête pas aux ultras : le PSG a aussi attaqué des sites de fans, comme AllPSG devenu AllPaname, afin qu'ils enlèvent logo et nom du club dans les titres et bannières de leur site. «Toutes proportions gardées, l'Inpi avait refusé que Je suis Charlie soit déposé à titre de marque, assène Me Jean Aittouares. Or, ici aussi, une entreprise commerciale veut s'approprier un slogan qui devrait appartenir à la collectivité.»
L'idée est enfin de mettre la lumière sur les actions que le PSG mène contre ses supporteurs historiques. Et ainsi que d'anciens présidents ou joueurs s'expriment publiquement contre ces agissements.
Chanté par le speaker avant et après les matchs, affiché dans une banderole gigantesque dans le Parc des princes, l'intérêt pour le club est de commercialiser en masse ce qui est l'un des chants et slogans préférés de ses supporteurs. Christophe Uldry va même plus loin : «Ce chant n'a d'intérêt que parce qu'il a une histoire. Et cette histoire, c'est la nôtre. Ils veulent prendre ce qu'ils veulent chez les ultras. Ils ont d'ailleurs déjà repris des chants que nous, supporteurs du PSG, avions inventés comme "Ensemble nous sommes invincibles" ou "Paris est magique". Le PSG est en train de piller la culture des supporteurs au profit exclusif du club. Du coup, après nous avoir virés, ils nous font les poches. Le petit malin et le petit racketteur, c'est finalement le PSG.» Le club, lui, n'a toujours pas répondu à nos sollicitations.
Ce nouveau conflit se place dans un contexte de criminalisation des activités ultras depuis plusieurs années. Début février, les Red Tigers lensois ont par exemple été interdits d'entrer dans le stade Bollaert-Delelis par le président du RC Lens après les débordements du match contre Le Havre. Le PSG, depuis le plan Leproux lancé à l'époque de concert avec le ministère de l'Intérieur sous Nicolas Sarkozy, a toujours été vu comme un laboratoire. Et le club continue d'être le plus actif concernant les atteintes aux libertés de ses supporteurs.
Le PSG a fiché certains de ses fans, dont beaucoup n'avaient jamais eu ou n'étaient plus sous le coup d'une interdiction de stade et les a empêchés de pénétrer dans les enceintes où le PSG se déplaçait. Ce qui continuerait aujourd'hui malgré les condamnations de la part de la Commission nationale de l'informatique et des libertés. Un décret permettant de légaliser ce fichage a été retoqué par le conseil d'Etat en mai mais une loi, portée par le député LR Guillaume Larrivé en concertation avec le Premier ministre, Manuel Valls, est de nouveau en discussion à l'Assemblée.
Toutes ces actions risquent de couper définitivement les clubs de leurs supporteurs les plus actifs dans les années 90 et 2000. Les animations pyrotechniques et sonores faisaient pourtant les joies des spots publicitaires de la Ligue de football professionnel ou de Canal + il y a encore quelques années. Aujourd'hui, si tous louent le recul de la violence aux abords des stades, les commentateurs et spectateurs lambda regrettent le manque d'ambiance dans les tribunes. A Paris, Blaise Matuidi ou Thiago Silva se sont récemment plaints du manque de soutien de la part d'un public jugé surtout consommateur. Une sociologie renforcée par une politique tarifaire ahurissante tendant à faire disparaître une partie des classes populaires. Mais, pour la plupart des anciens ultras, le départ forcé est définitif.
«On n'est pas dans l'idée de revenir au Parc des princes, explique Christophe Uldry. L'avenir de ce stade, ce sont ceux qui y vont aujourd'hui. Après l'Euro 2016, j'espère que le club discutera avec eux.
"Paris SG ! Tous ensemble on chantera" : Un hymne officieux
Le 26 août 2023, le Paris Saint-Germain vient de s’imposer à domicile face au Racing Club de Lens (3-1) et de décrocher la première victoire en Ligue 1 de sa saison. Euphoriques, les joueurs et le Parc des Princes explosent en fin de rencontre, emmenés par un homme : Warren Zaïre-Emery. Au bas de la tribune Auteuil, mégaphone à la main, le jeune « Titi » alors âgé de 17 ans qui en est à ses débuts avec l’équipe professionnelle se met à entonner le désormais mythique refrain : « Paris SG ! Tous ensemble on chantera, cet amour qu’on a pour toi, qui ne cessera jamais… »
Toute l’enceinte parisienne s’arrête pour observer et accompagner, en chœur, le milieu de terrain. Rapidement, les images font le tour des réseaux sociaux et confirment que le refrain est devenu en quelques années le plus populaire des chants de supporters du club de la capitale, aussi bien auprès des fans qu’après des joueurs.
Car « WZE » n’est pas le seul à pousser la chansonnette en fin de match sur ces mesures dont les percussions peuvent rappeler celles du « Boléro » de Maurice Ravel. Ces dernières années, encore plus ces dernières semaines avec les succès répétés du Paris Saint-Germain, toute l’équipe et même l’entraîneur Luis Enrique, y est allé de sa voix.
Ce morceau, qui a progressivement envahi les tribunes depuis 2016 et le retour des Ultras au Parc des Princes, est devenu l’hymne officieux du PSG. « Quand ils sont revenus, ils ont installé des chants progressifs, assez mélodieux et qui ont bien pris, raconte le journaliste Clément Pernia, auteur de plusieurs ouvrages sur le club dont Une histoire populaire du PSG - 1970-2020, 50 ans de passion. Ils ont su conjuguer des paroles à des hymnes assez sympas. Paris étant un club mondialement connu et médiatisé, tout ça a vite été repris sur les réseaux sociaux et ça marche. »
Avec un rythme assez lent, un ton et des mots moins provocateurs que certains entendus dans d’autres refrains, il parvient à marquer un temps d’arrêt lorsqu’il est entonné, à créer une sorte d’instant solennel qui unit l’ensemble des personnes liées au club.
« D’une certaine manière, chacun peut le prendre un peu comme il veut, complète-t-il. Les Ultras ont forcément pensé à leur interdiction de venir au Parc des Princes pendant plusieurs années, mais pour d’autres supporters, cela peut évoquer les périodes où Paris jouait le maintien où celles où le Parc était gangrené par la violence et les rivalités entre les tribunes Auteuil et Boulogne. Les plus jeunes qui suivent le club depuis moins longtemps pourront eux y voir à travers ce chant les défaites les plus dures à encaisser, la remontada face au Barça par exemple. »
Le club lui-même lui fait de plus en plus honneur, le mettant par exemple en scène ces derniers jours sur ses réseaux sociaux. Au moment de fêter son titre de champion de France en 2024, le PSG avait sollicité un orchestre symphonique et proposé une version plus musicale du morceau. Un succès.
Même exercice il y a quelques semaines pour le 13e titre national de l’histoire du club, avec cette fois, une adaptation électro du chant par le DJ Michaël Canitrot. Une manière aussi de saluer l’entente retrouvée entre les dirigeants et les supporters du club de la capitale.
Conclusion : un patrimoine immatériel à préserver
Tout comme le nom, le logo, les couleurs, le palmarès, les joueurs, les chants font partie du patrimoine d’un club, de l’identité d’un stade, de ses tribunes, de leurs supporters. Il est important de les renouveler, pour aller de l’avant. Il est surtout primordial de ne pas les oublier. Il faut les préserver. Il faut les dépoussiérer de temps en temps. Il faut leur faire prendre l’air. Il faut les chanter. Les chants des supporters du Paris Saint-Germain ne se contentent pas de résonner dans les travées du Parc des Princes, ils sont des véritables hymnes à l’émotion collective.