L'histoire du Racing Saint-Gaudinois est intimement liée à l'âge d'or du rugby à XIII en France. Fondé il y a plus de six décennies, ce club a connu des moments de gloire inoubliables, marquant de son empreinte le paysage sportif du Comminges et au-delà. Cet article explore les différentes facettes de cette histoire riche et complexe, des années fastes aux défis contemporains, en passant par les figures emblématiques qui ont contribué à forger la légende du club.
L'âge d'or du rugby à XIII et l'ascension du Racing Saint-Gaudinois
"On nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître." Il y a cinquante ans, le rugby à XIII jouissait d’une toute autre popularité. Les stades étaient pleins, les joueurs de renom attiraient les foules, les médias, la télévision surtout, rendaient compte des matchs qui passionnaient le public. Et le Racing Saint-Gaudinois, créé il y a 61 ans par les frères Fernand et Robert Soubie, faisait parler du chef-lieu du Comminges, relayant devant les caméras le Grand Prix automobile disparu en 1954.
Le 10 mai 1970 reste gravé dans les mémoires comme un jour de triomphe absolu pour le club. Ce jour-là, les 30 000 personnes du Stadium de Toulouse se sont levées à l’unisson pour célébrer un doublé historique. L’équipe junior saint-gaudinoise, emmenée par son capitaine Patrick Rives, remporte (8 à 4) la finale du championnat de France contre Carcassonne, un lever de rideau qui donnera un ton bleu ciel à la journée historique. Dans la foulée, l’équipe 1 senior saint-gaudinoise remporte la finale du championnat élite en s’imposant largement devant le XIII Catalan, 32 à 10. Le doublé junior-senior reste l’un des plus fabuleux souvenirs de l’histoire du Racing qui, soit dit en passant, n’a certainement pas gagné que cette année-là. La liesse est collective. Pour Patrick Rives, dit "Pitou", c’est sans doute l’une des plus belles journées de rugby de sa vie. Les joueurs sont portés en triomphe au Capitole. Ils seront reçus par Pierre Baudis.
L'empreinte de Robert Soubie et l'engouement populaire
"À l’époque, le rugby à XIII, c’était quelque chose", se souvient à 71 ans Patrick Rives. "Le championnat rassemblait de sacrées équipes et le niveau était très relevé. Je me rappelle que, gamin, Robert Soubie, le frère de Fernand, avait créé une multitude d’équipes de rugby dans le Comminges. Il en avait sélectionné les meilleurs pour créer une équipe junior à Saint-Gaudens. Sûr, au début, on s’est pris quelques casquettes. Mais au bout de quelques mois, on a tout gagné. On jouait le dimanche devant plus de 2000 personnes. Des vedettes du rugby à XV étaient venues jouer le championnat de XIII et avaient rendu le jeu très populaire. Les gens venaient voir les notoriétés. Aujourd’hui, le XIII est victime des médias et, en France, personne n’en parle, ni le journal L’Équipe, ni Canal +. Ça me fait mal au cœur."
L'engouement populaire pour le rugby à XIII à Saint-Gaudens était palpable, avec des foules de plus de 2000 personnes assistant aux matchs le dimanche. La présence de vedettes du rugby à XV contribue à la popularité du rugby à XIII.
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Les titres et les moments de gloire
Le Racing Saint-Gaudinois a connu de nombreux succès au cours de son histoire, remportant quatre titres de champion de France (1971, 1974, 1991, 2004) et trois coupes de France (1973, 1991, 1992). Le club a également atteint la finale du championnat à huit reprises (1963, 1966, 1967, 1969, 1971, 1972, 1999, 2003). Le dernier titre de champion de France en 2004, à Perpignan, au stade Aimé-Giral, face à l’UTC (14-10), le quatrième depuis la création du club en 1958, se confond dans les lointains.
Ces succès témoignent de la qualité du jeu pratiqué par le Racing Saint-Gaudinois et de l'engagement de ses joueurs et de ses entraîneurs. Ils ont également contribué à renforcer l'identité du club et à créer un sentiment de fierté chez ses supporters.
Le déclin médiatique et les défis contemporains
Malgré son riche passé, le rugby à XIII a connu un déclin médiatique en France, ce qui a eu un impact sur le Racing Saint-Gaudinois. "Aujourd’hui, le XIII est victime des médias et, en France, personne n’en parle, ni le journal L’Équipe, ni Canal+," déplore Patrick Rives.
Le club a dû faire face à des difficultés financières et à une concurrence accrue des autres sports, notamment le rugby à XV. Cependant, le Racing Saint-Gaudinois a su faire preuve de résilience et de détermination pour surmonter ces obstacles.
La reconstruction et l'avenir du club
Aujourd'hui, au pied des Pyrénées, le club fait le dos rond et reconstruit. « Il y a encore une culture treiziste, souligne le coach Gilles Dumas. Mais les années galères ont laissé des traces et notamment pour attirer les joueurs ». Et il a fallu labourer le Comminges, de Sauveterre à Aspet, et jouer des coudes avec les quinzistes pour retrouver une place au soleil. Une entente a été mise en place pour les U14 avec le club d’Aiguesvives. L’école de rugby est repartie à la hausse avec 80 licenciés. « Il a fallu pénétrer dans les écoles, organiser des stages, faire un maximum de communication pour attirer les jeunes. Mais le plus dur c’est d’attirer les éducateurs. Nous, on doit faire de la formation. Aujourd’hui, 80 % de nos joueurs sont formés au club. J’y crois. Le centre de formation situé au stade Saudet, à portée de drop des écoles et du lycée, est idéalement placé. Un outil de travail fonctionnel pour les Ours.
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Saint-Gaudens a retrouvé la lumière de l’Élite 1 la saison dernière en terminant 7e d’un championnat que d’aucuns prédisaient compliqué pour les Commingeois. Une saison où les Ours ont su trouver un certain équilibre et qui a débuté par une victoire lors du Magic Week-End à Perpignan face à Toulouse et une autre en fermeture lors du Magic disputé à Carcassonne, face aux Léopards de Villeneuve-sur-Lot.
Le Racing Saint-Gaudinois mise sur la formation des jeunes et le développement de son école de rugby pour assurer son avenir. Le club s'efforce également de renforcer ses liens avec la communauté locale et de promouvoir le rugby à XIII auprès du grand public.
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