Le Paris Saint-Germain (PSG) envisage de se doter d'un nouveau stade, plus grand et plus moderne, pour répondre à ses ambitions sportives et économiques. Face au refus de la mairie de Paris de vendre le Parc des Princes, le club de la capitale a exploré d'autres options en Île-de-France. Deux sites ont été retenus pour des études approfondies : Poissy et Massy. Le PSG s'est fixé l'horizon de l'automne 2026 pour prendre une décision définitive.
La nécessité d'un nouveau stade
Selon le PSG, un stade plus grand dont il serait propriétaire est une nécessité afin de rester compétitif au plus haut niveau, de consolider son modèle économique sur le long terme et d’accueillir un plus grand nombre de supporters dans les meilleures conditions. Le club estime que le Parc des Princes, avec sa capacité de 48 000 places, est devenu trop petit pour répondre à la demande croissante des supporters et pour rivaliser avec les plus grands clubs européens. Le PSG souhaite s'inspirer de modèles américains comme le SoFi Stadium de Los Angeles, un lieu multifonctionnel qui fusionne sport, concerts et spectacles. Le club ambitionne un stade à la pointe des technologies, avec des écrans géants, un toit rétractable, des espaces VIP et un réseau digital haut débit.
Les sites retenus : Poissy et Massy
Le PSG a annoncé avoir retenu deux sites pour lancer des études approfondies en vue de la construction de son nouveau stade : Poissy, dans les Yvelines, et Massy, dans l'Essonne. "A ce stade, aucun des deux sites n’est privilégié", indique le PSG dans un communiqué. "Le club mènera les deux études avec le même sérieux, la même rigueur et la même ouverture, afin de prendre la meilleure décision possible."
Poissy : le site de Stellantis
La commune de Poissy, située au nord-ouest de Paris, accueille déjà le Campus PSG, le centre d'entraînement du club. Le PSG envisage de construire son nouveau stade sur le site de l'usine automobile Stellantis, situé à 4 km du Campus PSG. Poussé "fortement" par les élus du territoire, le dossier a vu le PSG entrer en discussion avec la direction de Stellantis qui souhaite vendre un peu de terrain pour compacter son usine.
Le site de Poissy présente plusieurs avantages :
Lire aussi: Détails du maillot PSG
- Proximité du centre d'entraînement : Le site de Stellantis est situé à seulement 4 kilomètres du Campus PSG, ce qui faciliterait la logistique et les déplacements des joueurs.
- Accessibilité : Le site est desservi par le tram T13, le RER A et sera accessible aussi via le RER E à partir de 2027, depuis la gare de Poissy, toute proche de l'usine automobile. Poissy est également reliée à la capitale par la ligne A du RER, qui relie directement la commune au centre de Paris (Châtelet-les-Halles, Gare de Lyon, La Défense, etc.), ainsi que par la ligne J du Transilien, facilitant l'accès depuis l'ouest francilien et la gare Saint-Lazare. Plusieurs arrêts de bus et de trains sont situés à proximité immédiate du site Stellantis, dont la gare de Poissy, qui constitue un véritable pôle multimodal. Le prolongement du tram T13 permettra une nouvelle liaison entre Poissy et d'autres communes des Yvelines, avec des stations stratégiques (Poissy Gambetta, Poissy RER, etc.) facilitant l'accès au futur stade.
- Soutien des élus locaux : Le projet bénéficie du soutien de Karl Olive (Renaissance), député et ancien maire de Poissy, et de Pierre Bédier, qui ont présenté les acteurs et œuvrent pour la réalisation du projet. Sandrine Berno Dos Santos, maire (DVD) de Poissy, se dit « honorée » que la ville soit en finale, soulignant la transformation post-industrielle du territoire.
- Opportunité de développement économique : La transformation du site de Poissy en « PSG Land » - un complexe multi-fonctionnel inspiré des plus grands clubs européens - représente une opportunité unique de dynamiser le territoire. Le projet, qui inclut commerces, hôtels, musée du club et infrastructures logistiques, s'inscrit dans une logique de développement durable et de création d'emplois nouveaux, notamment dans le secteur des services, de l'événementiel et du tourisme sportif.
Massy : la ZAC de la Bonde et l'ancienne zone commerciale des Tuileries
La ville de Massy, située au sud de Paris à environ 25 km du cœur de la capitale, propose au PSG d'installer son futur stade sur la ZAC de la Bonde et l'ancienne zone commerciale des Tuileries. Un lieu qui propose 90 hectares de foncier.
Le site de Massy présente également des atouts :
- Accessibilité : Massy est bien reliée en termes de transports avec l'aéroport d'Orly, la gare TGV de Massy, mais aussi des autoroutes comme l'A6 et l'A10, les RER B et C, le tram T12 et le futur métro 18 du Grand Paris Express. "La qualité de la desserte multimodale de Massy, connectée à Paris, à l’Île-de-France, aux grandes métropoles françaises et aux capitales européennes, a constitué un critère déterminant dans l’analyse", précise le PSG. Située au sud de la capitale, Massy (Essonne) est mieux reliée que Poissy. On y accède par le RER B, le RER C, la ligne V du Transilien - pratique pour ceux de la grande banlieue -, et d'ici 2030, la future ligne 18 du métro qui reliera Versailles à Orly. Depuis Paris, les temps de trajet tournent autour d'une heure, et baissent depuis la petite couronne sud (Montrouge, Ivry, Villejuif). En voiture, Massy est reliée par l'A10 et la Nationale 20, mais les conditions de circulation resteront un facteur d'incertitude.
- Potentiel de développement urbain et économique : "Ce territoire présente en outre un fort potentiel de développement urbain et économique, en lien avec le pôle scientifique de Saclay."
- Soutien des élus locaux : Le maire de Massy, Nicolas Samsoen, a piloté discrètement mais efficacement les discussions avec les dirigeants du club. Des échanges se sont intensifiés ces dernières semaines avec Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, et le ministère des Sports.
Les études à venir
Désormais, les deux sites de Massy et Poissy vont être étudiés. Des études foncières, mais aussi d'accessibilité, de mobilités, d'urbanisme et de retombées économiques vont être lancées. Toutes ces analyses définiront la taille du stade (entre 60 et 90 000 places) et de ce qui pourra être installé autour de ce dernier. Le club explique dans son communiqué : "des études complémentaires vont être engagées afin de pouvoir évaluer plus précisément la faisabilité réelle d'un tel projet sur chacun des deux sites et bâtir un projet ambitieux, responsable et porteur de sens tant pour le Club, que pour nos supporters et les collectivités locales pour les prochaines décennies."
Calendrier
Le PSG s'est fixé l'horizon de l'automne 2026 pour choisir entre les deux dossiers afin de lancer le débat public autour de la future nouvelle enceinte. Un débat public qui permettra de définir ensuite un calendrier de construction pour un stade tant désiré par le PSG et son actionnaire minoritaire Arctos qui a la volonté farouche d'offrir un nouveau stade au vainqueur de la Ligue des champions 2025. Malgré la volonté affichée du président du PSG Nasser Al-Khelaïfi de disposer d’un nouveau stade « dans trois ou quatre ans », ce délai est jugé irréaliste par de nombreux experts et élus, compte tenu de la complexité des procédures administratives, juridiques et environnementales en France. La fourchette se situerait plutôt entre 5 et 8 ans de travaux.
Les sites écartés
Trois sites ont été écartés par le Paris Saint-Germain : Montigny-le-Bretonneux, Aulnay-sous-Bois et Ris-Orangis. Selon nos informations, les critères qui ont achoppé dans ces dossiers tournent autour de l'accessibilité, de la distance avec le centre d'entraînement, mais aussi de la nature du foncier (exemple : terre agricole pour Montigny). Comme l’intérêt de plus en plus distancié des dirigeants du club de la capitale à leur endroit pouvait le laisser présager, les candidatures d’Aulnay-sous-Bois, Saint-Quentin Yvelines et Ris-Orangis ont été retoquées au profit des sites Stellantis, proposant 75 ha à Poissy (78), et de la ZAC de la Tuilerie, s’étendant lui sur 20 ha, à Massy (91).
Lire aussi: PSG : Quel avenir avec le nouveau président ?
L'option Parc des Princes est-elle abandonnée ?
Cette volonté clairement affichée de quitter Paris est liée au refus de la maire de Paris Anne Hidalgo de céder le Parc des Princes. Or, pour continuer à grandir et rester dans la course avec les plus grands clubs de la planète, le PSG veut absolument être propriétaire de ses installations.
S’il fallait un signe supplémentaire de la rupture entre Anne Hidalgo et Nasser Al-Khelaïfi, l’absence de la maire de Paris lors du couronnement européen à Munich il y a dix jours, comme lors des célébrations au Parc des Princes le lendemain soir, confirment une fois de plus qu’en l’état les deux parties sont irréconciliables. Dans ce contexte et, alors que le club vient d’annoncer son intention de se doter d’un stade à la hauteur de ses ambitions, le Parc des Princes ne fait, aujourd’hui, pas partie de l’équation. Ne pas être à l’ordre du jour interdit-il pour autant au dossier d’être rouvert dans le futur ? Évidemment, non ! Au club, l’historique écrin parisien n’est aujourd’hui pas un sujet. Et pour cause. Le projet de construction d’un nouveau stade, surdimensionné et à la pointe, pourrait, s’il est érigé sur un des deux sites choisis, a minima engager le club sur plus d’une décennie avant d’être inauguré. Reste que le calendrier lié à ce nouveau projet et les études qui seront menées sur chacun des sites jusqu’à l’automne 2026, laissent, tout le monde en a conscience, le temps aux élections municipales de se tenir à Paris. Et à la nouvelle municipalité de renouer le contact avec le PSG. « Nous sommes sur un projet industriel à quarante ans, donc on ne peut pas travailler avec des si, explique Victoriano Melero. Nous vivons déjà avec un aléa sportif, on ne peut pas y rajouter un aléa politique. Nous avons besoin de devenir propriétaire de notre stade et pour l’instant je constate que cela est impossible à Paris.
Lire aussi: Choisir son survêtement de foot
tags: #emplacement #nouveau #stade #psg