Le Paris Saint-Germain a officialisé l'arrivée du gardien russe Matvey Safonov, en provenance du FK Krasnodar, marquant ainsi le premier mouvement de l'été pour le club de la capitale. Ce transfert, officialisé le vendredi 14 juin, a suscité un vif intérêt tant sur le plan sportif que géopolitique. À 25 ans, l'international russe s'engage avec le PSG jusqu'en 2029, prêt à relever le défi de la Ligue 1.
Un transfert attendu et officialisé
Le club de la capitale a annoncé avoir engagé l’ancien portier du FK Krasnodar jusqu’en 2029. Le transfert était attendu, et il a été officialisé le vendredi 14 juin. Dans un communiqué, le Paris Saint-Germain a annoncé l’arrivée du gardien Matvey Safonov à partir de la saison prochaine.
Parcours et ascension de Matvey Safonov
Matvey Safonov est né le 25 février 1999 à Krasnodar, en Russie. Formé dans le club de sa ville natale, il a naturellement évolué au poste de gardien de but, culminant à 1m92. En 2016, il a intégré le groupe professionnel des Citadins, occupant initialement la troisième place dans la hiérarchie, un rôle similaire à celui de Sergio Rico au PSG à une époque.
Safonov a disputé son premier match officiel le 13 août 2017. Il est devenu titulaire indiscutable à partir de 2019. En 2021, il a renforcé sa présence dans le vestiaire en devenant capitaine et a été sélectionné en équipe nationale russe.
Un transfert surprenant et onéreux
Le transfert de Matvey Safonov au PSG a surpris plus d'un observateur. Malgré le conflit entre la Russie et l'Ukraine, qui a empêché Safonov de participer aux compétitions internationales telles que l'Euro 2024 et la Coupe du monde 2022, le PSG a investi environ 20 millions d'euros pour s'attacher ses services. En France, le gardien russe est relativement méconnu du grand public, à l'exception peut-être des supporters rennais qui ont affronté Krasnodar en Ligue des champions en 2021.
Lire aussi: Safonov : PSG, un transfert compliqué ?
Un salaire conséquent pour un rôle de doublure ?
Selon L'Équipe, le salaire de Matvey Safonov est estimé à 400 000 euros bruts par mois. Bien que ce montant soit inférieur à celui de Gianluigi Donnarumma (850 000 € mensuels), il reste conséquent pour un joueur qui n'est pas assuré d'être titulaire. Cette rémunération peut sembler excessive pour un joueur qui n'est même pas titulaire, même pour le PSG.
Cependant, l'arrivée de Safonov n'est pas seulement destinée à faire de lui une doublure. Le club de la capitale souhaite instaurer une réelle concurrence avec Gianluigi Donnarumma, dont les performances ont parfois été critiquées. L'objectif de Luis Enrique est de déterminer quel gardien est le plus performant.
Ambitions affichées et concurrence assumée
Malgré le départ de Keylor Navas, la bataille pour le poste de titulaire dans la cage du PSG ne s'est pas évaporée. Recruté pour environ 20 millions d'euros, le gardien Matveï Safonov (25 ans) a clairement dévoilé ses ambitions au sein du club de la capitale.
Safonov a déclaré : « Être le gardien n° 2 du PSG ? Je ne comprends pas ça. Personne ne m'a jamais dit que j'étais numéro 2. Je viens à Paris pour me battre. Je veux jouer au football. Même s'ils m'avaient dit que j'étais numéro 2, je ne les aurais pas écoutés. C'est à moi de donner le meilleur de moi-même. Je ne me vois pas comme un numéro 2. Je ne veux pas être un joueur de remplacement. »
Il prend exemple sur sa situation en équipe nationale : « J'étais remplaçant lors du premier match, puis je suis devenu le gardien numéro 1. J'ai toujours été le numéro 1 jusqu'à présent. Je ne peux pas être remplaçant. Tout ça, ce sont des préjugés. Ça ne dépend pas d'où l'on vient… Je comprends. Je suis russe et personne ne me connaît ici en France. Peut-être qu'ils n'ont pas encore prévu de me mettre numéro 1 tout de suite. Mais j'y crois. »
Lire aussi: Gardien prometteur au PSG
L'ex-gardien de Krasnodar, 25 ans, a ajouté : « Si on me place en numéro 2, ça ne sera pas facile pour le numéro 1… Je vais me battre avec lui en permanence. Je n'ai jamais perdu de compétition. J'ai toujours été le gardien numéro 1. À Krasnodar, j'ai toujours été le numéro 1. »
Contexte géopolitique et implications
Ce mouvement s’inscrit surtout dans le contexte de la guerre en Ukraine. Aucun joueur en provenance de la Russie n’avait été recruté pour autant d’argent depuis le début des hostilités, en février 2022. Cette invasion a entraîné des sanctions contre les sportifs russes qui ne pourront par exemple participer aux Jeux olympiques que sous drapeau neutre et sous de strictes conditions.
La nationalité de Safonov est un point sensible de ce dossier. La Russie a été mise au ban du concert des nations depuis le début de la guerre en Ukraine. Pour le pouvoir russe, aucun obstacle n’a été mis en place pour faire capoter l’affaire, bien au contraire. La Russie est ravie de voir débarquer son gardien numéro un dans l’un des plus grands clubs du monde. Poutine fait du soft power une arme essentielle face à l’Occident et ceux qu’il considère comme ses ennemis.
Problèmes juridiques et familiaux
La presse russe révélait que Safonov était sous le coup d’une interdiction de quitter la Russie, en raison d’un conflit juridique avec son ex-femme et à des problèmes de pension alimentaire impayée. Du côté du PSG, on assure que ce contre-temps n’existe plus et qu’il peut quitter la Russie puisque tout est réglé.
Ce ne serait pourtant pas le cas selon l’avocat de son ex-épouse, qui s’est exprimé auprès du journal L’Equipe. "M. Safonov n'a toujours pas payé à ce moment (hier soir, après le communiqué du PSG) ses arriérés de pension alimentaire et donc ne peut quitter le territoire russe. Je ne sais pas pourquoi il ne veut pas payer cette pension alimentaire", a réagi maître Maksim Chilov, avocat d'Anastasia Kazachek.
Lire aussi: Équipement du gardien : le guide ultime
"Il y a un conflit concernant la garde de leur fille. Matvey essaie d'obtenir la garde de l'enfant par l'intermédiaire d'un tribunal. Son avocat compte bien porter l’affaire devant une juridiction française d’ailleurs. «Nous avons envoyé une lettre au PSG, assure-t-il, et nous chercherons des décisions équitables devant les tribunaux français », affirme maître Maksim Chilov, avocat à Krasnodar d’Anastasia Kazachek et contacté par L’Equipe.
Débuts potentiels en Ligue des Champions
Avec l’absence de Gianluigi Donnarumma (gêne musculaire à la cuisse droite), Matvey Safonov pourrait faire ses grands débuts en match officiel avec le PSG mercredi, lors de l’entrée en lice du club de la capitale en Ligue des Champions. Pressenti face à Gérone mercredi, il devrait avoir l’occasion de montrer ses qualités au public du Parc des Princes face à l’actuel 8e de Liga. S’il est bien titularisé, il deviendra le cinquième gardien numéro 2 du Paris Saint-Germain à évoluer en Ligue des Champions, mais surtout le 1er gardien à disputer son 1er match avec le PSG lors d'une rencontre de C1.
Un profil technique prometteur
À 25 ans, Matvey Safonov possède déjà une solide expérience. Gardien titulaire du FK Krasnodar lors des 5 dernières saisons, il a disputé 147 matchs en première division russe dans sa carrière et 17 de Coupe d’Europe, dont 4 en Ligue des Champions. Capitaine de Krasnodar pendant 3 ans, il s’est également fait une place en sélection, où il totalise 13 capes (7 clean sheets).
Impressionnant l’an dernier en Russie, le gardien a convaincu les dirigeants parisiens en étant la référence du championnat à son poste. Utilisé à 30 reprises, il a terminé leader dans de nombreuses catégories statistiques. Il est ainsi le gardien qui a réalisé le plus d’arrêts (104) avec le meilleur pourcentage d’arrêts (79%).
Hautement décisif, il est, de loin, le portier qui a « évité » le plus de buts à son club l'an dernier (5,78 buts au différentiel xG cadrés concédés-buts encaissés). Son dauphin, Evgeniy Latyshonok, n’a « évité » lui « que » 3,28 buts au Baltika Kaliningrad. Le natif de Krasnodar a également terminé son championnat avec le plus grand nombre de clean sheets (11) et le plus petit nombre de buts encaissés par match (0,90).
Très fort sur sa ligne malgré sa grande taille (1,92m), Matvey Safonov est capable de dégoûter ses adversaires grâce à des réflexes étonnants et une belle détente horizontale. Solide physiquement, il n’hésite pas à venir jouer les ballons aériens. Dans le profil, le Russe ressemble à Donnarumma : ses forces résident dans les réflexes, le positionnement sur sa ligne. Le jeu au pied, en revanche, constituerait l’une de ses faiblesses. « Il a du mal quand il est mis sous pression et peut faire des erreurs de relance », indique le dirigeant d’un club russe à L’Équipe.