Nicolas Damont, un nom qui résonne désormais dans le paysage du football professionnel français, incarne un profil atypique. Son parcours, jalonné d'expériences riches et variées, le mène aujourd'hui au poste d'entraîneur adjoint du Montpellier Hérault Sport Club (MHSC), aux côtés de Zoumana Camara. Retour sur le parcours de cet homme de l'ombre, dont l'expertise et la vision promettent d'enrichir le staff montpelliérain.
De Torcy au PSG : L'éclosion d'un entraîneur formateur
C'est à l'est de Paris, dans la ville de Torcy, que Nicolas Damont a puisé ses premières inspirations. Cette "usine à champions", comme elle est souvent surnommée, a vu éclore des talents tels que Paul Pogba, Randal Kolo-Muani ou Adrien Hunou. C'est dans ce terreau fertile que Damont a débuté sa carrière d'entraîneur, dès l'âge de 15 ans, sous l'impulsion de son père, alors président du club. Pendant plus de vingt ans, il a sillonné les catégories de jeunes de l'US Torcy, façonnant sa philosophie du jeu et sa pédagogie.
En 2019, Nicolas Damont franchit un cap en rejoignant le Paris Saint-Germain (PSG). Il gravit rapidement les échelons au sein du centre de formation, devenant successivement adjoint des U17, entraîneur principal des U16, puis adjoint des U19 et U23. Cette expérience lui permet de côtoyer les meilleurs jeunes talents du pays et d'affiner sa vision de l'accompagnement des joueurs vers le haut niveau. C'est également au PSG qu'il croise la route de Zoumana Camara, avec qui il noue une relation de confiance et de complémentarité. "Avec Zoumana, ça a été très, très vite. Pratiquement dès les premiers jours (au centre de formation du PSG), on a beaucoup discuté. Il y a tout de suite eu chez lui cette marque de confiance. On était immédiatement assez complémentaires dans ce qu’on pouvait apporter au groupe. Finalement, on se nourrit l’un, l’autre”, confie Damont au Midi Libre. Ensemble, ils passent deux saisons en U19, partageant une vision commune du football et de la formation.
Une double casquette : Football et Sciences Sociales
Ce qui distingue Nicolas Damont de la plupart des entraîneurs, c'est son parcours universitaire et son intérêt pour les sciences sociales. Titulaire d'un Master obtenu à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), il a également été professeur de sociologie en STAPS. Actuellement doctorant en sociologie à l'EHESS au sein de l'IRIS (Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les Enjeux Sociaux), ses recherches portent sur les rapports entre le sport, la citoyenneté et la société.
Cette approche pluridisciplinaire nourrit sa pratique du coaching. Damont est convaincu que le football est un formidable outil d'éducation et de transformation sociale. Il accorde une importance particulière à la transmission, à la proximité et au développement des jeunes joueurs. Il est également membre du comité scientifique de l'association Sport et Citoyenneté, qui œuvre pour un sport vecteur de valeurs démocratiques et d'inclusion.
L'aventure Montpelliéraine : Un nouveau défi
En avril dernier, Nicolas Damont a saisi l'opportunité de rejoindre Zoumana Camara au MHSC. Son arrivée en tant qu'entraîneur adjoint marque son entrée dans le monde professionnel. Pour Damont, cette nomination représente une "évolution, le sentiment de progresser, avec un défi aussi : savoir si tout ce qu’on a été capable de mettre en place au PSG, on peut l’exporter". Il évoque notamment son projet de jeu : "Avoir la balle, être actif, récupérer le ballon chez l’adversaire". Des préceptes que le tandem prône et affine en observant tous les terrains.
Damont est conscient des enjeux auxquels sont confrontés les clubs français, notamment en matière de formation des jeunes. "Encore plus en France au vu du contexte financier, les jeunes vont intégrer les groupes pros de plus en plus tôt. Sans forcément avoir fini leur formation." C'est pourquoi il souhaite mettre en place des séances supplémentaires et des programmes de développement individualisés pour accompagner les jeunes joueurs dans leur progression.
Son arrivée à Montpellier a été rapide : "C’était un arrangement que j’avais avec le PSG. Si Zoumana trouvait un projet et me proposait de l’accompagner… Et tout s’est passé très rapidement. Le lundi 7 avril, Zoumana m’appelle : “Ecoute, Nico, il faut y aller demain”".