Le football, la Coupe du Monde, un sport historiquement fédérateur, voilà un événement populaire qui passionne. Cet article se penche sur la Coupe du Monde de football 2022 au Qatar, un événement qui a suscité à la fois enthousiasme et controverse. En explorant les enjeux et les polémiques qui ont entouré cette compétition, nous chercherons à comprendre si elle a contribué à une avancée des droits humains au niveau international, et plus particulièrement au Qatar.
Préparatifs et Défis d'un Mondial Controversé
Le Qatar, pays hôte de la Coupe du Monde 2022, attendait environ 1,5 million de visiteurs pendant ce mois sportif. Préparer une coupe de monde amène à relever de nombreux défis, allant de la cybersécurité à la gestion des infrastructures.
Cybersécurité : Un Enjeu Crucial
Les grandes compétitions internationales sont des cibles idéales pour les hackers. Quelques exemples : durant la Coupe du Monde de 2014, 2000 cibles par jour ont été comptabilisées. En 2018, pendant les Jeux de Pyeongchang, une cyberattaque a mis hors service l’application officielle des Jeux et a entrainé la coupure de réseau WiFi, d’Internet et de la télévision. Enfin, la dernière Coupe du Monde en Russie a recensé 25 millions de cyberattaques.
Plusieurs motivations peuvent expliquer ces attaques, notamment l’appât financier, mais aussi l’hacktivisme, plus particulièrement pour cette Coupe du Monde controversée. C’est l’occasion de faire entendre ses revendications : climatofervents, défense des Droits de l’Homme, contestation de l’octroi de cet évènement à ce pays… Il ne faut pas oublier le contexte géopolitique dans lequel se trouve le Qatar. Sa position d’exportateur de gaz au détriment de la Russie le place au cœur des enjeux géostratégiques importants.
Depuis plusieurs années, le Qatar a compris et pris en main les enjeux et risques liés à la cybersécurité. D’abord dès 2005, le ministère des Transports et de l’Éducation a créé le Qatar Computer Emergency Response Team (Q-Cert) : l’équipe a pour mission de fournir des informations sur les menaces actuelles et émergentes des systèmes d’informations, d’encourager l’adoption des meilleures pratiques et outils en termes de cybersécurité et de renforcer la capacité de gestion et réponse des cyber-risques. Le Qatar a aussi financé le projet STADIA crée en 2012 par Interpol. Ce projet a pour vocation d’aider les pays à planifier et mettre en place des dispositifs adaptés et nécessaires à l’organisation de grandes manifestations sportives. Enfin, le « Supreme Committee for Delivery and Legacy » a publié le cadre de cybersécurité Qatar 2022. En ce qui concerne uniquement la Coupe du Monde, le comité de sécurité a organisé des exercices de coopération couvrant divers aspects tels que la défense, la résilience et la réponse aux incidents. L’objectif est de renforcer le rôle des forces participantes dans l’exercice de leur mission, échanger et partager des informations et des retours d’expériences.
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Le Qatar s’est préparé aux risques cybersécurité mais en réalité, était-il au point ? Parmi les organisations qui devaient se conformer aux exigences du Cadre de cybersécurité Qatar 2022, une partie d’entre elles n’ont pas été en mesure de le faire dans les délais.
Polémiques et Controverses : L'Ombre sur le Mondial
Le Mondial s’est ouvert ce dimanche 20 novembre au Qatar et a duré un mois. Les polémiques qui se sont multipliées autour des questions humanitaires et environnementales n’ont pas épargné les sportifs. Des centaines d’ouvriers morts sur les chantiers, un non-sens écologique, de forts soupçons de corruption… La Coupe du monde de football au Qatar a suscité bien plus de polémiques que d’enthousiasme. Les crispations autour du respect des droits humains dans le petit pays du Golfe persique se sont accumulées à mesure que les premiers matchs approchaient.
Soupçons de Corruption et Attribution du Tournoi
La Coupe du monde 2022 a eu lieu au Qatar après un vote du Comité Exécutif de la FIFA, lors d’une conférence de double attribution en 2010. Cette attribution a surpris la majorité de l’opinion publique considérant que le profil du Qatar ne part pas favori pour organiser l’évènement. De nombreuses raisons dans le rapport technique du Qatar expliquent cela, notamment une météo difficile et un manque d’infrastructures. Ainsi, une telle attribution a pu créer de nombreuses suspicions autour de la légitimité des votes et d’une possible corruption au sein de la FIFA et des membres du Comité Exécutif. En effet, la FIFA et certains de ses membres ont un passif en matière de corruption, offrant ou acceptant différents pots-de-vin ou avantages en échanges de certains votes ou décisions. En mai 2015, 14 membres de la FIFA ont été arrêtés par le FBI dans le cadre d’une immense enquête fédérale sur la corruption.
Il n’existe pour l’instant aucune preuve concrète d’actes de corruption concernant l’attribution de la Coupe au Qatar, cependant certains témoignages sèment le doute. Notamment celui de Phaedra Almajid, une ancienne employée de la campagne du Qatar pour l’attribution de la coupe, qui dénonce des actes de corruption par Hassan Al-Thawadi, le secrétaire général du comité d’organisation de la CDM. Ce dernier aurait, selon ses dires, offert 1,5 million de dollars à trois membres du Comité Exécutif de la FIFA afin d’assurer leur vote pour le Qatar lors de la conférence de 2010. Considérant l’ampleur de l’alerte qu’elle a lancé, Phaedra Almajid finit par démentir elle-même son témoignage, elle a plus tard ajouté être revenue sur ces propos par peur pour elle et sa famille.
Les soupçons de corruption à propos de cette Coupe ne s’arrêtent pas aux membres de la FIFA. En effet, le 9 décembre 2022, cinq personnes, dont des membres du Parlement européen, ont été arrêtées pour des soupçons de corruption par le Qatar. Il est suspecté que des avantages ou cadeaux auraient été offerts par le Qatar pour pousser les individu.e.s impliqué.e.s à améliorer l’image du pays dans le domaine des droits humains et des conditions des travailleur.se.s. Ce contexte de corruption au sein de la FIFA et du Parlement européen ne fait qu’accentuer les autres controverses au sujet de la CDM au Qatar.
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Conditions de Travail et Droits des Ouvriers Migrants
La majorité des travailleurs qui ont œuvré à la construction des différentes infrastructures nécessaires au bon déroulement de l’évènement sont des travailleurs étrangers. Amnesty International dévoile certains chiffres : selon May Romanos les travailleurs migrants représentent 95% de la main-d’œuvre du pays. Leur mission au Qatar était titanesque. En un peu plus d’une décennie, il s’agissait de construire toutes les infrastructures dont le Qatar avait besoin pour organiser cette compétition. Ainsi, entre 2010 et 2022, il aura fallu construire 8 stades, l’extension d’un aéroport, un nouveau métro, de nouveaux hôtels pour accueillir le public, mais aussi des routes.
Les accusations de travail forcé, voire d'esclavagisme, sur des chantiers au Qatar ont relancé la controverse autour de l'attribution - votée par le comité exécutif de la FIFA le 2 décembre 2010 - de la Coupe du monde de football 2022 à l'émirat. D'après des documents confiés par l'ambassade du Népal à Doha au journal britannique The Guardian, au moins 44 ouvriers népalais travaillant à l'édification des sites du Mondial sont morts entre le 4 juin et le 8 août. Jeunes pour la plupart, ils ont été victimes d'attaques et insuffisances cardiaques ainsi que d'accidents sur leur lieu de travail.
Selon The Guardian, "1,5 million d'ouvriers supplémentaires doivent être recrutés pour construire les stades, les routes, les ports et les hôtels nécessaires au bon déroulement du tournoi" de football. Les Népalais comptent pour 40 % d'entre eux, et plus de 100 000 se sont rendus au Qatar l'an passé. Ils constituent la main-d'œuvre principalement employée pour l'organisation du Mondial. Au rythme actuel des tués sur les chantiers au Qatar, au moins 4 000 ouvriers pourraient mourir dans l'émirat avant même le coup d'envoi de la Coupe du monde 2022, a accusé la Confédération internationale des syndicats (ITUC) dans les colonnes du Guardian, jeudi.
Les violations des droits des travailleur.se.s migrant.e.s sont à associer avec un contexte permissif. En effet, pour obtenir le droit de travailler au Qatar, les travailleur.se.s dépendent de leurs employeur.se.s, cela est régi par le système de la Kafala ou de parrainage. Dans certains cas, les sponsors ont recouru à la confiscation de passeports pour empêcher toute sortie du territoire. Il est également nécessaire d’ajouter que jusqu’en 2018, le.s travailleur.se en question ne pouvait ni changer de travail, ni quitter le territoire, sans l’accord de son employeur.se. Sous la pression de nombreux.ses acteur.rice.s comme les ONG et les organisations internationales, le Qatar a été dans l’obligation de réviser son droit social et notamment de mettre fin au système de la Kafala. En 2016, le Qatar a annoncé l’avoir aboli, mais uniquement le mot « parrainage » a disparu des textes de loi. Dans les faits, cela n’a amené aucune modification. C’est-à-dire que les ouvrier.ère.s avaient toujours besoin de l’autorisation de l’employeur.se pour quitter le pays ou changer de travail.
Passé l’effet déclaratoire, les critiques contre le régime Qatari ont repris. Cette avancée saluée par la communauté internationale est importante. Pour autant, dans la réalité, il y a de nombreux témoignages récents qui permettent de constater que dans les faits la Kafala existe encore. Les travailleur.se.s sont aussi soumis.es à des abus de la part d’agence les mettant en relation avec des compagnies qataries. En effet, dans certains cas, les travailleur.se.s ont dû verser une somme d’argent afin de « sécuriser » leur emploi. Ces frais sont un autre mécanisme permettant de piéger les travailleur.se.s. Ainsi endetté.e.s, iels n’ont d’autres choix que de se plier aux exigences qui leur sont imposées. Ces dettes ne sont pas directement contractées auprès de l’employeur.se, mais bien auprès de l’agence assurant la mise en contact.
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En 2014, le gouvernement a réagi avec le « Workers’ Welfare Standards », cette politique précisait que les entreprises devaient s’assurer que le.a travailleur.se n’avait pas dû payer de frais pour obtenir leur poste. L’employeur.se selon cette décision avait le devoir de rembourser le.a travailleur.se le cas échéant. Cependant, cette politique s’avère décevante dans la pratique. De nombreux travailleurs déplorent, en plus de conditions de travail intenables, le non-paiement de leur salaire ou du moins un salaire qui ne correspond pas au travail réellement effectué. Cette situation a entraîné une grève des travailleurs en octobre 2022, et ce, malgré les risques encourus. Cependant, est dénoncé le manque de moyen du régime pour contrôler les entreprises.
The Guardian a publié une enquête dénonçant la mort entre 2010 et 2020 de 6 751 personnes. Cela représente quasiment 13 décès par semaine. Le journal attribue ces décès aux conditions de travail très difficiles auxquelles les travailleurs sont soumis. En revanche, les sources officielles reconnaissent peu d’accidents de travail et mentionnent davantage des causes naturelles. Amnesty International dénonce cette position, soutenant que selon des études scientifiques, les conditions de travail au Qatar, c’est-à-dire les hautes températures ainsi que l’humidité, pourraient être la cause de décès de jeunes travailleurs qui n’avaient jusque-là montré aucun signe de maladie.
Malgré le refus de reconnaissance de la part du régime Qatari du nombre de mort.e.s sur les chantiers de la CDM, a été mise en place une nouvelle législation qualifiée de « progressiste » sur l’interdiction de travailler en pleine chaleur. Le Qatar est d’ailleurs l’un des premiers pays du monde à mettre en place une telle législation. Désormais, il est interdit de faire travailler les ouvriers entre 10h et 15h30 pendant l’été. Les chiffres communiqués les années suivantes montrent la réduction du nombre de travailleurs hospitalisés à cause de la chaleur. Cependant, des études scientifiques indiquent que le taux d’humidité élevé, même en dehors des heures prévues par la nouvelle réforme, rend les conditions de travail dangereuses. Ce que l’on appelle le stress thermique continue de causer des morts et des problèmes de santé parmi les ouvriers travaillant sur les chantiers. Il convient de rappeler que comme pour l’ensemble des réformes engagées par le Qatar, le manque de moyens pour contrôler leur application pose la question de leur effectivité.
Ce qui a également contribué à créer un environnement permissif et une situation d’impunité pour les employeur.se.s auteur.rice.s de violations des droits humains est le peu de droits accordés aux travailleur.se.s étranger.ère.s au Qatar. En effet, le Qatar a rejoint les accords internationaux de l’Organisation internationale du Travail (OIT) ainsi que les accords de l’ONU qui devraient protéger les droits syndicaux. Néanmoins, le Qatar, en rejoignant ces accords, a émis des réserves. Ainsi, le terme de syndicat est limité à son interprétation nationale selon l’article 116 de son Code du Travail et autorise uniquement les citoyens Qataris à jouir de ces droits. Cela exclut de fait les travailleur.se.s étranger.ère.s. Iels ne peuvent pas former ou rejoindre un syndicat. De plus, celleux-ci ne sont pas non plus autorisé.e.s à manifester ou à entrer en grève. Ainsi, l’OIT considère qu’il reste encore du chemin à parcourir pour obtenir des garanties solides pour l’ensemble des travailleur.se.s au Qatar. Ruba Jaradat, Directrice régionale de l’OIT pour les États arabes, a annoncé à cet égard « C’est un long chemin avec le Qatar - et les réformes et la coopération avec la communauté internationale sont effectivement importantes pour la région.
Réactions Politiques et Appels au Boycott
Alors que la Coupe du Monde de football s’ouvrait au Qatar, franceinfo a déployé un dispositif spécial pour couvrir et décrypter la compétition sous tous ses aspects : sportif, politique, humanitaire… De Paris à Doha, émissions spéciales, rendez-vous inédits, reportages, enquêtes et analyses ont rythmé les antennes avec les experts, consultants et envoyés spéciaux de franceinfo. Des contours de son organisation, aux ambitions du Qatar en passant par le suivi des matchs… la Coupe du monde de football a été suivie sur franceinfo jusqu’au 18 décembre.
La gauche a appelé au boycott politique de la compétition quand la droite et le gouvernement, pourtant critiques des dérives environnementales et sociales de l’émirat, ont refusé que la France n’y soit pas représentée. Impossible pour eux de ne pas se prononcer sur un événement sportif d’une telle ampleur politique. A moins de deux mois du coup d’envoi de la très controversée Coupe du monde de football, qui s’est tenue au Qatar du 20 novembre au 18 décembre, les critiques de personnalités se sont multipliées en France à l’égard de son organisation dans l’émirat, y compris sur la scène politique.
Chacune des organisations de gauche membres de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) s’est opposée de manière claire à la tenue de la compétition sportive au Qatar, pour des raisons écologiques, sociales et relatives aux droits humains. Ainsi, sous des formes plus ou moins nuancées, les socialistes, les écologistes, les communistes et les « insoumis » ont tous appelé à son boycott.
Sur le sujet, le Rassemblement national (RN) s’est tenu sur une ligne de crête. Contestant la tenue de la compétition au Qatar, il a affirmé en même temps qu’il est trop tard pour la boycotter. Chez Les Républicains, la réponse à la question du boycott s’est résumée à un « non », a affirmé le président du Sénat, Gérard Larcher. Pour le gouvernement, le boycott n’était pas à l’agenda.
La FIFA Face à ses Responsabilités
Comme il a été expliqué précédemment, le déroulement de la CDM au Qatar a plongé la FIFA dans l’embarras, mais a également permis de la mettre face à ses responsabilités. Des polémiques l’avaient ébranlée lors de la CDM 2018 en Russie, mais les contestations contre celle au Qatar ont atteint une ampleur beaucoup plus importante. Les révélations concernant les conditions de travail des ouvriers migrants au Qatar ont amené à poser la question de la prise en compte des droits fondamentaux par la FIFA. Pour une fois, la FIFA n’a pu échapper à ses responsabilités.
La gravité de la situation l’a obligée dès 2015 à faire appel à John Ruggie (1944-2021), ancien Représentant spécial du Secrétaire général chargé de la question des droits de l’Homme et des sociétés transnationales et autres entreprises de 2005 à 2011, afin de développer une politique en matière de droits humains. En conséquence, elle prend la décision d’adhérer aux Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme, autrement appelé « Ruggies principles ». Elle ne les avait toujours pas reconnus, profitant de son statut particulier malgré ses activités économiques. Pour autant, l’OCDE appelait déjà depuis 2015 la FIFA à les reconnaître, considérant que ses activités en font une entreprise.
Une des mesures phares a été de mettre en place un conseil consultatif des droits de l’Homme composé de 8 expert.e.s indépendant.e.s en mars 2017. Son rôle est de produire des rapports périodiques afin d’encourager la FIFA à adapter sa politique. Il a alerté dès 2017 sur les conditions des travailleur.se.s, que ce soit pour le Mondial en Russie ou celui au Qatar. Cependant, il ne possède aucun pouvoir pour obliger la FIFA à respecter ses recommandations, ce qui limite son influence de manière importante. Cette prise en compte des droits fondamentaux par la FIFA apparaît tardive, au vu du nombre de mort.e.s et des nombreuses violations.
Le respect des droits est voué à devenir un critère déterminant dans les futures attributions de la CDM. Pour autant, il est difficile de faire confiance à la FIFA puisque les nombreuses preuves de corruption imposent de se questionner sur le degré d’importance du respect des droits pour les candidatures futures. L’argent va-t-il encore primer sur les enjeux sociaux, sociétaux et le respect des droits humains ? Les mesures actuelles sont des mesures déclaratoires. Il faut aussi espérer qu’en l’absence de respect de ces engagements, la FIFA puisse en subir juridiquement les conséquences.
Bilan d'une Compétition Controversée
C’est dans une finale étouffante entre la France et l’Argentine que s’est achevée la Coupe du Monde 2022. Bien que controversée, la compétition a malgré tout été suivie par des millions de personnes en France. Moins de 24h après le coup de sifflet final, il est déjà l’heure du bilan pour la Coupe du Monde 2022 au Qatar qui s’est terminée en apothéose le 18 décembre avec un France-Argentine digne de rester dans les mémoires.
Les nombreuses controverses qui entouraient la Coupe du Monde au Qatar avaient suscité une vague de protestations et poussé un grand nombre de personnes en France et à travers le monde à appeler au boycott pur et simple de la compétition. Seuls les pays européens étaient réellement favorables à cette initiative, comme le soulignait Nabil Ennasri, docteur en science politique, dans un entretien avec Le Monde le 24 novembre. Au fur et à mesure de l’avancée de l’équipe de France dans la compétition, les défenseurs du boycott se sont faits moins nombreux. Selon les déclarations des Français dans un second sondage, seuls 37% auraient effectivement boycotté l’ensemble de la Coupe du Monde. Les chiffres d’audience vont également dans ce sens. La chaîne TF1 a battu des records avec la finale qui a rassemblé en moyenne 24,08 millions de téléspectateurs devant leur poste sur l’ensemble de la rencontre.
Si les retombées économiques sont évidentes, il est peut-être encore un peu tôt pour se prononcer concrètement sur le réel impact de cette Coupe du Monde sur l’image du Qatar. On peut toutefois noter l’absence d’incidents majeurs dans son déroulement, mis à part quelques exceptions survenues majoritairement en marge de la compétition, comme l’accrochage du journaliste danois Rasmus Tantholdt avec les autorités qataries. Nul doute cependant que le pays sera attendu au tournant à l’occasion de la Coupe d’Asie de football 2023.