Le Floorball et les Jeux Olympiques : Un Rêve de Qualification

Sport national en Suède, mais encore méconnu en France, le floorball essaie de se faire une place parmi les grandes disciplines sportives. Accessible, ludique et spectaculaire, ce sport aspire à une reconnaissance internationale, notamment à travers les Jeux Olympiques.

Qu'est-ce que le Floorball ?

Le floorball est un sport d'équipe qui se joue en salle. Comme son nom l’indique, le palet est remplacé par une balle creuse en plastique que les deux équipes font circuler sur un terrain de 40x20 mètres. Munis d’une crosse en matériaux composites, le but est de marquer un maximum de points face à l’adversaire. La balle creuse, qui pèse dans les 20 grammes, est bien plus légère qu’un palet de hockey sur glace, permettant une meilleure pénétration dans l’air et des gestes techniques impressionnants , d'où son côté spectaculaire.

Selon Josselin Debraux, directeur de la communication de la Fédération française de floorball "n'importe qui peut y jouer ! Le floorball ne nécessite pas d'équipement spécifique sinon une tenue de sport. De plus, chaque club prête une crosse et si l'on souhaite en acheter une, cela reste très abordable". Ludique car "la balle étant légère, vous allez vite vous amuser après quelques accélérations". En effet, comme son nom l’indique, le palet est remplacé par une balle creuse en plastique que les deux équipes font circuler sur un terrain de 40x20 mètres. Munis d’une crosse en matériaux composites, le but est de marquer un maximum de points face à l’adversaire.

Pour son président, Julien Pinta, ce sport s'apparente au "petit frère du hockey" de par ses valeurs de fair play et du fait qu’il n’y ait pas de "contact majeur".

L'évolution du Floorball : Une Croissance Constante

Historiquement, le floorball possède depuis 1986 sa propre fédération internationale, l'IFF (International Floorball Federation) qui compte 71 nations affiliées pour environ 321 000 adhérents licenciés. Ce qui correspond à une augmentation de 24 % en dix ans. La Fédération internationale de floorball ne lâche rien : "Ils font un excellent travail. C'est une fédération sérieuse qui permet de tirer tout le monde vers le haut et de donner une crédibilité à notre sport. Ils développent le floorball dans beaucoup de pays, même ceux qui ne sont pas spécialisés en Hockey. C'est le cas de la Thailande ou l'équipe de floorball a tout de même réussi à se qualifier pour les championnats du monde !".

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Une tendance à la démocratisation qui se ressent peu à peu en France puisque le nombre de clubs créés est passé de 9 à 40 entre 2006 et 2016 !

La Fédération Française de Floorball (FFFL)

Fondée en 2004, la Fédération française de floorball (FFFL) est composée exclusivement de bénévoles. "Tout le monde donne de son temps" explique Josselin Debraux. "Nous essayons de mener des actions tout au long de l'année mais pour cela, nous dépendons des gens qui ont accès à des gymnases. C'est le cas par exemple à Tourcoing, ou un prof de sport fan de floorball le fait pratiquer à ses élèves".

Le chemin semble encore long pour la fédération. "Nous ne possédons pas de reconnaissance 'jeunesse et sports' du ministère des sports. Ainsi nous n'avons pas de subventions. Et pourtant nous arrivons quand même à développer le floorball depuis plus de dix ans"."Si, demain, tel bénévole ne peut plus assurer son travail, nous pouvons envisager jusqu'à la fermeture du championnat".

Malgré tout, le floorball possède en France une division 1 et 2 ainsi qu'un championnat régional de jeunes et un championnat féminin.

Le Floorball et les Jeux Olympiques : Un Objectif Ambitieux

Après avoir été reconnu par le CIO (Comité International Olympique) en 2011, la prochaine étape pour le floorball consiste à devenir sport de démonstration aux Jeux Olympiques : "ce serait évidemment un véritable boost pour le sport au niveau mondial", dixit Josselin Debraux, qui rêverait d'un tel scénario pour d'éventuels JO 2024 à Paris.

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Si la démarche faite par l'IFF n'a pas été acceptée pour les JO 2020 (Tokyo), la Fédération internationale de floorball ne lâche rien.

Les Défis et les Opportunités pour le Floorball Français

Le floorball français, bien que dynamique, fait face à des défis importants. Le manque de reconnaissance officielle et de subventions rend difficile le développement de ce sport. Pour son club désormais, le souhait de 2017 serait : "de trouver une salle ! C’est un peu compliqué car le floorball n’est pas reconnu par le ministère des sports (voir plus bas, ndlr). A la base on avait commencé à jouer sur les quais mais même si c’est agréable, le soir ce n’est pas évident. Enfin, on souhaiterait organiser plus d’événements pour développer le floorball en Aquitaine".

Malgré ces obstacles, le floorball français continue de progresser grâce à l'engagement de ses bénévoles et à la passion de ses joueurs.

Les Équipes de France et les Qualifications Mondiales

Les Bleues y croiseront la route de la Suède, où le floorball est sport roi : "C’est un autre monde. C’est à la fois un honneur pour les filles de jouer face à leurs idoles mais ce sera sans doute une leçon de floorball", confie Josselin Debraux. C’est la deuxième fois seulement que l’équipe nationale féminine participe à la compétition . Et cette participation a un coût : la FFFL a mis en place une cagnotte afin d'aider les joueuses à réaliser leur rêve.

Défini comme un événement historique pour le floorball français, le tournoi de qualification pour les Mondiaux 2024, catégorie U19 (F), se tient pour la première fois en France. Du 25 au 27 août, quatre nations européennes ont rendez-vous à Besançon. Le collectif français, composé de 20 joueuses, compte dans ses rangs Marie-Laure Chapon, joueuse de l’Amiens Floorball. Dans cette poule qualificative, les trois premières équipes au classement obtiendront leur ticket pour les phases finales des championnats du monde qui se tiendront au printemps prochain en Finlande.

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Les Hoplites d’Amiens : Un Vivier de Talents

Les Hoplites d’Amiens ne sont pas étrangers aux sélections en équipe de France. Plusieurs internationaux sont passés par le club. Actuellement, la situation se réitère avec Alex Boursin et Marie Chapon, tous deux porteurs de la tunique rouge et bleue. Alex Boursin a 21 ans, il poursuit un master en stratégie d’entreprise en alternance et pratique le floorball aux Hoplites d’Amiens en N1. De plus, il est « accessoirement joueur en équipe de France cinq contre cinq. » Marie Chapon est encore lycéenne, n’a que 17 ans et est également joueuse pour les Hoplites, en D3, ainsi qu’à Nantes en N1 féminine, et enfin en équipe de France féminine U19. Deux profils différents, mais qui partagent la même passion pour cette discipline. L’un a découvert ce sport grâce à son frère, « qui connaissait quelqu’un du club, qui lui a fait essayer d’abord. Il a fait, je crois, une année sans moi, et puis après mon frère m’a dit, « viens essayer » et puis je suis venu. J’ai accroché tout de suite, très ludique comme sport, très compétitif, avec un bon esprit, donc tout de suite on accroche !« L’autre pratique ce sport depuis déjà de nombreuses années : « J’ai rencontré le floorball à Boves, juste à côté d’Amiens. À l’époque, c’était il y a 10 ans maintenant, j’étais encore en école primaire. Et il se trouve qu’Amiens faisait des sorties pédagogiques avec les jeunes.

Malgré la différence d’âge, les deux sont confrontés à la même problématique : réussir à jongler entre pratique de haut niveau et les études. Marie Chapon est en Abibac (bac franco-allemand, ndlr) avec un volume horaire supérieur à la moyenne. Cela, couplé aux nombreux déplacements, fait que le temps de travail n’est pas facile à trouver : « C’est un peu short (court), surtout que les week-ends, je suis souvent en déplacement. C’est un peu compliqué de combiner les deux. » Mais elle a trouvé une façon d’y arriver : « J’essaie de m’organiser en profitant des longs trajets pour travailler un peu dans le train ou le car. En faisant des plannings, j’arrive à travailler la semaine pour avoir une grosse pause floorball le weekend. » De son côté, Alex Boursin est très clair sur ce qu’il faut : « De l’organisation ! Parfois, c’est vrai que c’est compliqué, notamment à mon boulot, on a des saisons où c’est plus dur que d’autres, il y a plus d’intensité. Je suis en master, donc c’est pareil, ça ne rigole pas […] On fait de notre mieux, je fais de mon mieux, j’arrive à tout allier, mais c’est vrai, c’est dur, il faut juste être bien organisé, et puis on s’en sort, normalement ?

Marie Chapon évolue avec la D3 des Hoplites et avec la N1 féminine de Nantes. Forcément, quand on évolue au sein de deux formations différentes, il arrive que les matchs se déroulent aux mêmes dates, ce qui n’est pas encore arrivé cette année. « Je sais que l’année dernière, j’avais privilégié plus la féminine, parce qu’en D3, on avait suffisamment de joueurs. Et qu’avec Nantes, le niveau de jeu est quand même plus élevé. Je prenais plus de plaisir à jouer pour Nantes que pour Amiens. Je fais vraiment en fonction de l’effectif. Par exemple, si Amiens a moins de joueurs sur le week-end, je préférerais jouer avec la D3 pour « dépanner ». Mais je préfère quand même jouer pour Nantes. » En plus de sa carrière de joueuse, elle entraîne au sein du club amiénois : « Je pense que si on me proposait de coacher une équipe un peu plus tard, quand je serais un peu plus vieille, je ne dirais pas non. Là, actuellement, je gère un peu les entraînements U9, donc les tout petits, les sections école de floorball, avec deux autres encadrants, Sylvain et Fabrice, à Amiens le samedi matin. La sportive amiénoise, alors âgée de 14 ans, voulait découvrir d’autres personnes ainsi que les attentes du niveau supérieur, et « au fur et à mesure des recrutements, quand ils ont commencé à enlever des filles, j’étais prise à chaque fois. J’ai vraiment commencé à travailler, à aller courir, à faire plus de sport, à plus demander de conseils, appliquer les choses. » C’est à ce moment précis qu’elle avoue s’être prise « un peu au jeu de la sélection. » Elle finira par être titulaire chez les U19 à 15 ans. Sa première sélection aux championnats du monde se faisant l’année suivante. Son compère Alex Boursin était « agréablement surpris et très excité » lorsqu’il a appris sa sélection. « Ça représente vraiment beaucoup pour moi, c’est pour ça que je m’entraîne depuis tout petit. J’ai été agréablement surpris. Bien évidemment, les deux sportifs ont vécu énormément de choses durant leurs années de pratique. Et Alex Boursin se souvient plus particulièrement d’un moment qu’il désigne comme étant indescriptible, sa première sélection chez les Bleus pour un tournoi. : « C’était un tournoi amical, mais international, où on était regroupés dans le Nord de la France, à Quiévrechain. Ça s’appelait l’Europower. On a regroupé plusieurs équipes internationales, dont la France, et j’ai été sélectionné pour ce tournoi. Je pense que représenter son pays, ce n’est pas anodin, je pense que c’est l’un de mes meilleurs souvenirs, surtout que je sortais d’une opération du cœur, trois semaines avant. »Quant à Marie Chapon, elle se remémore avec joie la genèse derrière son numéro, le 15 : « Je me souviens d’un tournoi que j’avais fait avec les féminines. J’avais 12 ans, je crois, donc j’étais assez jeune, or le floorball adulte, commence à partir de 16 ans. Avec les filles, on avait réussi à négocier, parce que c’était un match amical, pour que je puisse jouer, malgré mes 12 ans. Je faisais un peu la même taille, donc ça allait (rires). C’était contre Caen et c’est le match où j’ai mis mon premier but en championnat. J‘avais le numéro de Laura, une fille du club, qui portait le 15.

Ambitions et Perspectives d'Avenir

Marie Chapon a trois cases à cocher d’ici trois ans : la qualification avec l’équipe de France en septembre 2025, même si « on a en face des équipes qui sont beaucoup plus fortes que nous. » L’Amiénoise aimerait également « aller étudier à l’étranger pour jouer dans un autre club en Allemagne, notamment à Leipzig. Alex Boursin, aimerait dans un premier temps « faire des stages, pour apprendre des meilleurs, dans les pays où on peut aller faire des stages. Ça peut être en Suisse, en Finlande, en République Tchèque ou en Suède, qui sont les quatre pays majeurs. » Il vise également la première qualification en Coupe du Monde pour l’équipe de France, ce qui serait « un gros avancement pour le sport, ça permettrait peut-être de se faire reconnaître, parce que quand on se qualifie, c’est qu’on fait partie des meilleurs, et si on fait partie des meilleurs, le sport sera beaucoup plus reconnu ». Enfin, il ne s’en cache pas, il veut le championnat de France.

Le Floorball : Un Sport Amateur avec un Potentiel Énorme

Le floorball reste une discipline amateure en France et en vivre est extrêmement difficile, même au sein des pays européens où la pratique est plus développée. Pourtant, les deux jeunes pousses amiénoises ne sont pas grisés par cela. Elles profitent à fond et prennent le plus de plaisir possible avec les Hoplites d’Amiens et l’équipe de France.

Les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 : Une Nouvelle Chance ?

La France avait jeté son dévolu sur le breaking, ou breakdance, l'escalade, le surf et le skateboard (les trois derniers étaient déjà à Tokyo, en 2021). Les États-Unis proposent, eux, cinq disciplines qui (re) découvriront l'olympisme : le flag football, la crosse, le baseball-softball, le cricket et le squash. À première vue, la liste semble donner un « coup de boost » au pays organisateur, mais pas que.

Le flambeau est passé de Paris à Los Angeles. Et, avec lui, la liste des disciplines retenues pour les Jeux Olympiques de 2028. Car chaque ville hôte est libre d'ajouter, au tronc commun, une sélection de sports additionnels. La France avait jeté son dévolu sur le breaking, ou breakdance, l'escalade, le surf et le skateboard (les trois derniers étaient déjà à Tokyo, en 2021). Les États-Unis proposent, eux, cinq disciplines qui (re) découvriront l'olympisme : le flag football, la crosse, le baseball-softball, le cricket et le squash. À première vue, la liste semble donner un « coup de boost » au pays organisateur, mais pas que. Au fameux tableau des médailles, ces ajouts vont, sans doute, renforcer d'autres nations.

Bien que le floorball ne figure pas parmi ces disciplines, l'espoir de voir ce sport intégré aux Jeux Olympiques reste bien vivant.

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