L'Olympique Marcquois Rugby Lille Métropole (OMR), club de rugby basé à Marcq-en-Barœul, dans la métropole lilloise, connaît une ascension spectaculaire ces dernières années. Après avoir gravi trois divisions en cinq ans, le club évolue désormais en Nationale 2 (4ème division française). Cet article retrace l'histoire de ce club ambitieux, son palmarès récent, ses stratégies de développement et ses perspectives d'avenir.
Une progression remarquable
L'ascension de l'Olympique Marcquois Rugby est indéniable. Il y a encore cinq ans, le club pointait à la 150e place de la hiérarchie hexagonale. Aujourd'hui, l'OMR évolue en Nationale 2 et ne compte pas s'arrêter là. Le président Olivier Gradel affiche clairement ses ambitions : « On se fixe deux saisons pour monter en Nationale. Deux à trois de plus pour arriver en Pro D2 ».
Cette progression est le fruit d'un projet structuré et ambitieux, soutenu par les acteurs locaux. L'OMR bénéficie d'un ancrage territorial fort, qui se traduit par l'adhésion des collectivités territoriales. La Métropole Européenne Lilloise (MEL) et la région soutiennent le club depuis le début, rêvant d'un grand club de rugby au nord de Paris, la 5e métropole de France.
Des fondations solides
Plusieurs facteurs expliquent la réussite de l'Olympique Marcquois Rugby.
- Une stratégie de communication efficace et une structure administrative et financière rigoureuse : Le club a mis en place une gestion saine et surveillée, gage de crédibilité auprès des partenaires et des investisseurs.
- Des infrastructures de qualité : L'OMR évolue au stade de Villeneuve-d’Ascq, une enceinte digne de certains clubs de Top 14 et de Pro D2. De plus, le club dispose de nouvelles installations à Marcq-en-Barœul, comprenant un club-house, sept vestiaires et trois terrains, dont un synthétique, grâce à l'aide de la MEL, de la Région et de la Ville (qui ont investi 3 M€).
- Un recrutement ambitieux : L'OMR attire des joueurs d'expérience, capables d'encadrer les jeunes talents locaux. Le club privilégie les joueurs originaires des Hauts-de-France, renforçant ainsi son identité régionale.
- Un centre de formation performant : La mise en place d'un centre de formation est une priorité pour le club, afin de former les joueurs de demain et d'assurer la pérennité du projet.
- Un soutien populaire : L'OMR bénéficie d'un engouement croissant auprès du public, comme en témoigne la présence de 4.000 supporters lors du barrage d'accession face à Oloron.
Une levée de fonds pour accélérer le développement
Pour atteindre ses objectifs, l'Olympique Marcquois Rugby a lancé une levée de fonds. «On cherche 1,5 million d'euros dans un premier temps. On lancera une deuxième levée de fonds identique d'ici deux ans pour compléter.» Début avril, le club a ainsi de lancé une levée de fonds, jouant sur la fibre locale pour augmenter le capital, lui qui est l'actionnaire principal aux côtés de l'association.
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Cet argent frais sera utilisé pour :
- Renforcer la structure administrative, notamment la cellule commerciale.
- Développer le centre de formation pour être encore plus performant sur les jeunes.
- Recruter des joueurs expérimentés.
Une identité régionale forte
L'Olympique Marcquois Rugby mise sur son identité régionale pour se différencier et attirer les talents locaux. Le club travaille en étroite collaboration avec les clubs alentour et la Ligue des Hauts-de-France pour faire éclore des jeunes. L'objectif est de privilégier les talents locaux et de les inciter à rester dans la région.
Le club ambitionne également de faire revenir «des joueurs connus, des têtes de pont originaires de la région», rappelant qu'une «cinquantaine de joueurs de Top 14 et de Pro D2 a démarré le rugby dans les Hauts-de-France». C'est le cas des frères Tolofua, le talonneur Christopher (RCT) et le troisième-ligne Selevasio (Stade Toulousain), formés à Marcq-en-Barœul .
L'épisode Biarritz Olympique : un tremplin
L'été dernier, l'hypothèse d'un déménagement du Biarritz Olympique à Lille a suscité des interrogations quant à l'avenir de l'OMR. Finalement, ce projet n'a pas abouti, mais Olivier Gradel y voit désormais une chance. «Un tremplin. Ça nous a mis en alerte. On n'était pas à l'abri d'une ''OPA''. Ça nous a poussés à accélérer notre structuration, à créer une SA, à lancer cette levée de fonds car, dans tout projet, le nerf de la guerre reste l'argent. Oui, ça nous a poussés à nous remettre en question, à aller plus vite.»
Nationale 2 : un nouveau défi
L'Olympique Marcquois Rugby découvre la Nationale 2, un championnat exigeant composé de deux relégués de National (Aubenas et Dijon) ainsi que de 22 clubs issus de l’ex Fédérale 1. Pour cette première édition, Marcq a bien cadré ses ambitions. « L’objectif que j’ai fixé aux joueurs c’est d’abord de réussir l’adaptation, explique le président Olivier Gradel. On a eu pas mal de changements notamment à des postes clés comme la charnière. Ensuite, on veut aller chercher le plus rapidement possible le maintien. »
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Le club s'est renforcé avec des recrues de choix, comme Philip Du Preez (deuxième ligne) et François Herry (centre), qui ont tous deux connu la Pro D2. Ces joueurs apporteront leur expérience et leur leadership à l'équipe.
Marcq-en-Barœul : Finaliste du Championnat de Nationale 2
L'OMR Lille Métropole, finaliste du championnat de Nationale 2, a connu une saison exceptionnelle. Montés en Nationale 2 à la faveur d’une double confrontation face au FC Oloron au printemps 2022, les Jaune et Bleu s’étaient fixés un objectif on ne peut plus clair si l’on en croit le manager Philippe Caloni : « On voulait accéder à la Nationale en 3 ans. Lors de notre première saison, on a fait un début correct, puis on a eu un creux en novembre - décembre, avant de mieux terminer et de ne manquer la qualification que d’un petit point ».
Avec un Ouassiero intenable, les Nordistes avaient facilement dominé le FC Oloron pour accéder à la Nationale 2.« On a perdu quelques joueurs, et on en a recruté six ou sept », au premier chef desquels le troisième ligne Bruges, venu de Brive mais originaire de Saint-Omer, le polyvalent ailier/ centre Crespo (Stade Français), le pilier Ekwah-Elimby (27 feuilles de match sur la saison) et bien évidemment Antunes (Cognac-Saint-Jean), qui finira meilleur réalisateur de la compétition). L’équipe se montre très régulière à domicile et effectue quelques belles performances hors de ses bases. Au final, une place de 5ème de la Poule 1. Direction Rumilly pour le barrage.Crespo et l’OMR ont disposé des Mâconnais en demi-finale.« On mène 27-3 à la pause, puis ils reviennent à 6 points, mais on fait la différence de nouveau sur la fin ». Un succès 52-26 qui envoie l’OMR en quarts sur la pelouse de Salles. Nouvelle victoire (13-16), avant une demi-finale maitrisée à Mâcon (28-16). La finale, de nouveau à Ladoumègue, se passe moins bien : « On connaissait Langon, on les savait réalistes. Au contraire, nous ne l’avons pas été ». Défaite 8-13.
La deuxième période de la finale s’est déroulée sur une pelouse aux allures de piscine olympique.
Une 4ème montée en 8 ans !
Au terme d’un match maitrisé, les Nordistes s’imposent 34-24 et gagnent leur place en Nationale. Philippe Caloni se projette déjà : « Une superbe récompense pour le groupe, qui bosse bien, vit bien et s’est approprié le projet. De plus, nos infrastructures et notre modèle de fonctionnement, sur un modèle « pro », nous permettent aussi d’accéder. Le club est sain, financièrement, sportivement. La formation est elle aussi de qualité. Il s’agit là de notre quatrième montée en huit saisons ».
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Pour ce qui est du sportif, « on sait que ça va être difficile. Quand on voit la qualité des collectifs, des blocs de quatre matchs, au lieu de trois, à digérer, le réalisme des équipes… Par exemple, en Nationale 2, le temps de jeu effectif moyen est de 29 minutes. En Nationale, 33. Ce n’est pas rien ». Pour faire face aux exigences du troisième niveau national, le club a conservé 26 joueurs du groupe premier et intègrera 7 joueurs Espoirs.
Les trois-quarts ne sont pas en reste puisque deux ouvreurs, l’Argentin Bordoli (Chartres) et Meermans (ASM Clermont), ainsi que le trois-quart centre Ortiz (Stade Français) intègrent le groupe. Un groupe piloté par Philippe Caloni (huitième saison) et Morgan Champagne (dans sa troisième année au club) qui aura pour ambition de se maintenir à ce niveau.Pas une mince affaire, quand on connait les formations en présence, dont certains grands noms du rugby français (Narbonne, Albi, Carcassonne, Tarbes ou encore Bourgoin). La saison débutera ce samedi 24 août par des retrouvailles avec le Stade Langonnais. La suite du premier bloc ? Réception de Bourgoin, déplacement à Massy et nouveau match à domicile contre Périgueux.
Une fierté régionale
La présence en finale de Marcq-en-Barœul est la fierté de toute une région. Tout un « pays » qui va pousser derrière ses ch’tis. « Il y a toujours eu cette volonté de monter un gros club au nord de Paris, pointe Nino Maso, capitaine et porte-drapeau de l’Olympique Marcquois, lui qui vient d’Armentières (59). Maintenant plus que jamais. Il y avait déjà eu le Lille Métropole Rugby, avec qui on était monté sportivement en Pro D2, malheureusement la gestion et les finances ne nous le permettaient pas. »
Son acolyte Antoine Lefebvre, lui originaire de la banlieue de Valenciennes (Anzin, qui lui vaut ce surnom), occupait déjà avec lui la deuxième ligne : « On était plus jeunes, on avait moins de recul. Mais là, on voit que c’est structuré, anticipé. Ces deux-là incarnent les valeurs du rugby ch’ti. « On est des purs ch’tis. Nous, c’est vrai qu’on a la chance d’évoluer au haut niveau dans notre région, c’est presque un luxe », reconnaît Lefebvre, qui raccroche les crampons.
Objectif Pro D2
L'Olympique Marcquois Rugby ambitionne d'accéder à la Pro D2 à terme. Pour cela, le club mise sur la continuité, la formation et le développement de son identité régionale. L'OMR entend fédérer les clubs de la Métropole lilloise, mais aussi plus largement : Valenciennes, Saint-Omer, Hazebrouck… Plus le club ira haut, plus il fera venir un large public, y compris de Belgique.
L'Olympique Marcquois a ainsi récemment disputé le barrage d'accession face à Oloron devant 4.000 supporters. Un intérêt pour le ballon ovale qui devrait exploser en 2023. «Lille a la chance d'accueillir cinq matches de Coupe du monde. Il y aura un festival rugby sur la place de la République. On espère ainsi doubler dans les trois années qui viennent le nombre de licenciés dans les Hauts-de-France (10.500 aujourd'hui, NDLR). »
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